• Hier, quand je vous ai écrit, j'avais la pêche. Quand je suis allée nager, j'avais la pêche. J'ai nagé un peu, un peu en papillon, même si je sais que souvent, je ne tiens pas l'heure d'entraînement. Mais bon, c'est quand même ma spé. Au bout d'un quart d'heure, plus de coude. Décidemment ça vient de plus en plus tôt. Fait chier, si je peux plus m'entraîner, ça sert à rien que je vienne. Tant pis, je vais forcer un peu. Ca fait un an que je la ménage, cette tendinite, et ça va pas mieux, alors...

    Alors cinquante pap à fond. Enfin, projet de cinquante pap, parce que en fait arrêt au bout de quinze. Chier. J'ai l'impression que je guérirais pas. Jeune encore, mais pourtant confrontée à mes limites physiques. C'est pas juste, juste au moment où j'avais le moral.

    Et je me suis mise à pleurer, sans autre raison apparente qu'un tendon à la con. Je me complaisait dans mon petit malheur, ne sachant trop pourquoi. Peut-être parce que confrontée à ma propre déchéance, et donc ma mort.

    Mais je me demande quand même si je suis pas un peu maniaco-dépressive, parce que ça m'arrive souvent, euphorique puis désespérée, comme ça, d'un moment à l'autre. Enfin ça me gêne pas, j'ai pas envie de me suicider et j'en aurais jamais envie, et puis tout ça, ça met un peu de piment à ma morne existence...


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  • Aujourd'hui, il fait beau, il fait chaud. Envie d'être belle, en plein soleil, être fière de mon corps, légère, mettre des débardeurs. Seulement voilà : boutons dans le dos. Et pas qu'un peu. Le visage, en ce moment, ça va. Presque lisse. Sans ma lentille, je suis belle. Avec, c'est pas encore ça. Donc fond de teint. Et pendant que j'y suis, un peu de fard rose. ca me rajeunit, mais c'est pas mal. Voilà, je suis jolie. De visage seulement, mais bon je peux quand même pas en mettre dans le dos. Donc manches longues. Si pas débardeur, manches longues, parce qu'avec mes épaules, les manches courtes, ça fait un peu M. propre. Ou plutôt cube. Mais c'est peut-être juste un complexe.

    Je crève de chaud, mais c'est pas grave. Je marche, légère, sans tous ces manteaux d'hiver, le soleil sur le visage, la musique m'accompagnant. Tout à l'heure j'ai dansé, sans raison, devant la glace. Maintenant je marche, et je souris.

    Chez moi, de nouveau. Je me livre à mon petit péché du printemps : lire Belle du Seigneur. Ben qu'est-ce que vous pensiez que j'allais vous raconter ? Un jour, peut-être, mais patience, maximinus."Enfin auprès de lui, enfin les points d'or si près, enfin le refuge de l'épaule, enfin tenue. Elle recula la tête pour le voir mieux, puis approcha son visage, ouvrit ses lèvres comme une fleur éclose...". Je lis, et l'ersatz prend bientôt fin. Fin du chapitre, début de mon amertume. Oui, j'ai connu l'amour. Je l'ai connu ainsi, de près, mais c'était il y a longtemps. Maintenant j'aime, de loin, et je rêve. Trouver l'amour, et qu'enfin il  soit possible. Enfin être heureuse. Oui, je suis gaie, le soleil m'illumine l'esprit et me réchauffe le corps (je me fais bronzer, remède efficace contre les boutons), mais ce vide est là, toujours. Vide de ses yeux bleus que je n'aurais jamais dû voir. Peut-être qu'il m'aime, mais qu'importe ? Je ne veut pas de cet amour qui pourtant est là, je veux de la liberté, de la simplicité. De la banalité. Je veux qu'on dise de celui que j'aime qu'il me ressemble, que nous irions bien ensemble. Envie d'aimer et d'être aimée, oui, mais pas en rêve. Sortir de mon esprit, pour une fois. Vivre.


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  • Hier, c'était Sidaction sur France 2. Aujourd'hui, commentaire d'une sale ****** , chez Morandini : "Il est indigne qu'ils aient continué leur émission sur France deux alors qu'ils savaient que le très saint Pére était mort". Ce ne fut pas la seule. Un autre, avec le même commentaire à peu près, tempère : "c'est vrai que le SIDA, c'est important aussi, mais bon". Alors comme ça, le SIDA, c'est important aussi ? Un troisième a dit que TF1, finalement, ne cherchait pas qu'à faire de l'audience, puisqu'ils avaient interrompu leur émission pour annoncer la nouvelle. Bravo, TF1 ! Maintenant, tous les réacs vont te regarder !

    Voilà,donc les sidéens ont droit à une journée par an où on parle d'eux. Enfin, deux avec le sidaction quand y'a pas un Pape qui s'arrage pour mourir la veille.


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  • Mourir pour des idées, l'idée est excellente,

    Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eue.

    Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante

    En hurlant à la Mort me sont tombés dessus.

    Ils ont su me convaincre, et ma muse insolente,

    Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi,

    Avec un soupçon de réserve toutefois :

    Mourrons pour des idées, d'accord ! Mais de mort lente.D'accord, mais de mort lente...

    Jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure,

    Allons vers l'Autre Monde en flânant en chemin.

    Car, à forcer l'allure, il arrive qu'on meure

    Pour des idées n'ayant plus cours le lendemain.

    Or, s'il est une chose amère, désolante,

    En rendant l'âme à dieu, c'est bien de constater

    Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée :

    Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...

    Les Saints Jean Bouche d'or, qui prêchent le martyre,

    Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas.

    Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire,

    C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas.

    Dans presque tous les camps, on en voit qui supplantent

    Bientôt Mathusalem dans la longévité.

    J'en conclus qu'ils doivent se dire, en apparté :

    Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...

    Des idées réclamant le fameux sacrifice,

    Les sectes de tous poils en offrent des séquelles,

    Et la question se pose, au victimes novice :

    Mourir pour des idées, c'est bien beau, mais lesquelles ?

    Et commes toutes sont, entre elles, ressemblantes,

    Quand il les voit venir, avec leurs gros drapeaux,

    Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau :

    Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...

    Encore, s'il suffisait de quelques hécatombes

    Pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin, tout s'arrangeât,

    Depuis tant de grands soirs que tant de têtes tombent,

    Au paradis sur Terre, on y serait déjà.

    Mais, l'âge d'or, sans cesse, est remis aux calendes,

    Les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez,

    Et c'est la mort, la mort, toujours recommencée ;

    Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...

    Oh, vous, les boutefeux, oh, vous, les bons apôtres,

    Mourrez donc les premiers, nos vous cédons le pas.

    Mais de grâce, morbleu, laissez vivre les autres,

    La vie est à peu près leur seul luxe ici-bas.

    Car enfin, la Camarde est assez vigilante,

    Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux.

    Plus de danses macabres autour de échafauds :

    Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...


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  • En ce moment circule une pétition sur le net demandant que deux jeunes qui ont tué un gamin quand ils avaient dix ans ne soient pas remis en liberté. Ces jeunes ont aujourd'hui vingt-deux ans, ils ont passé douze ans en prison, soit plus de la moitié de leur vie, et plus longtemps que l'âge qu'ils avaient lorsqu'ils ont commis leur crime. Ils ne sont plus les mêmes personnes que lorsqu'ils ont tué ce gamin. Est-ce que vous, vous considérez que vous étiez la même personne à dix ans que maintenant? Personnellement, non. Je suis aussi différente de ce que j'étais alors que n'importe qui. Alors se pose la question, si vous avez suivi mon raisonnement : peut-on les garder en captivité pour un crime qu'ils n'ont pas commis, en tant qu'adultes qu'ils sont maintenant. De toutes façons, pétition ou pas, il y a des lois de protection des mineurs, et elles seront appliquées, heureusement.

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