• M'enfuir...De moi-même

    Hier soir. Onze Heures. Je suis dans mon lit, mais pas fatiguée.Pourtant, faut que je dorme, je me lève à six heures et demi. Bon.Je vais écouter un peu de musique.

    Onze heures quinze. J'aurais pas dû. J'écoute Mylène Farmer, et, normalement, ça me donne la pêche, mais alors là... Enfin, c'est pas que ça me donne pas la pêche, d'une certaine manière, j'ai envie de me lever et de danser. Mais d'un autre côté je veux pas. En fait, j'ai ni envie de bouger, ni de rester allongée. Alors tout ce que je peux faire, c'est me rouler en boule dans mon lit et contracter mes muscles, tous ensembles.

    Mais ça me soulage pas. Je pense à ce à quoi je m'interdit de penser, et qui pourtant parfois ressort, de force, du fond de ma mémoire et de mon imagination. Je pense à la plage, au soleil brûlant et à son regard bleu. A sa voix douce, qui vous caresse, et qui vous fait rire, et qui vous fait rêver. Et puis je vois le soir tomber, et, sur la plage, enveloppée de l'air doux et du bruit régulier des vagues, je sens quelqu'un venir derrière moi. Je le vois aussi, et je me vois, parce que dans les rêves on s'imagine toujours de l'extérieur. Et il s'assoit à côté de moi, et l'attirance est si forte que bientôt nos visages se rapprochent... Et ne se touchent jamais, sûrement parce que je sais que ça n'arrivera pas et qu'il ne vaut mieux pas que ça arrive. De nouveau, je me roule sous la couverture, les mains serrées, je les tords, comme si je voulais tordre l'idée, la tuer pour être enfin tranquille. Je sais que je ne dois pas l'aimer.

    Deux ans déjà que j'ai été troublée, un jour, par son regard.Il est reparti, et je n'y ai plus pensé. C'était tellement impensable. Un an plus tard, je l'ai revu. Et cette fois j'ai accepté l'évidence. Je n'aurais pas dû. Car le simple fait de formuler une pensée la rend réelle, et alors on ne peut plus s'en débarrasser. Elle est là, et, parce que vous l'avez acceptée, vous savez que c'est vrai. En plus, je n'arrive pas à m'empêcher de croire que c'est réciproque, au moins en partie. Je sais par expérience que les impressions sont souvent trompeuses, qu'on voit ce que l'on veut voir, et pourtant...

    Je ne peux pas non plus m'empêcher de calculer. Calculer qu'il a trois fois mon âge, calculer combien de semaines je devrais le voir au maximum dans ma vie, à savoir quatre semaines, si je pars en vacances avec ma mère jusqu'à la fin de mes études. Pourquoi est-on obligés de calculer ? Pourquoi deux êtres ne peuvent-ils pas se rencontrer simplement en tant qu'êtres, sans se donner leurs dates de naissance ? Autrefois, la société obligeait souvent les jeunes filles à épouser des hommes beaucoup plus agés, ce qui était terrible. Aujourd'hui, c'est tabou. Ce qui est aussi terrible. En plus, je ne sais même pas si j'ai envie de sortir avec lui, réellement. J'ai juste besoin de lui, de le voir, de lui parler. J'ai besoin de quelqu'un à aimer. Je préférerais que ce soit quelqu'un d'autre, mais c'est comme ça. J'y peux rien. J'essaie, mais je ne trouve personne à aimer. Personne qui m'aime.

    En fait, ce que je voudrais, tout de suite, c'est un ami à mes côtés. Quelqu'un à qui je pourrais raconter mon malaise, et qui m'écouterait. Qui ne me comprendrais pas, parce que moi-même je ne peux pas démêler le foulli de mon crâne. Il y a un manque d'amour... de la solitude... une peur de la mort, de ma propre mort, qui me fait me demander pourquoi je vis... peur aussi de mourir dans l'oubli, de ne pas réussir. Réussir quoi, je ne sais pas bien. A la fois une envie de ne rien faire, et de remplir mon temps pour ne pas penser... Envie de descendre dans la rue et de courir...Mais je ne peux pas, je ne vis pas seule, je ne peux pas sortir...En fait non, plutôt sur la plage, et écouter le bruit des vagues, mais il n'y a pas de plage là où je vis. Et puis il faut pas que je pense à la plage, parce qu'alors c'est forcément à lui que je me mets à penser. Et ça, faut pas.

    Minuit. J'éteins mon baladeur, et je m'endors, roulée en boule au pied de mon lit défait.


  • Commentaires

    1
    kaal
    Lundi 22 Août 2005 à 21:29
    dsl jorai pa du...sa te rapele de movai souvenir...
    aaaaaaa kel bonheur la plage les soir dété... ecouté les vague lecher lentemen le sable encore tiede...trankilemen etre alongé et regardé le ciel se parsemer d'étoile... mai...persone pour partager ce reve...c pour moi encore plus triste ke de ne pouvoir lexocé
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