• Mais pourquoi je me mets à repenser à lui, le pire échec sentimental de toute ma vie, pourquoi je m'endors en me faisant des films, comme il y a trois et cinq ans, pourquoi je rêve de lui et je me réveille en voulant le voir? Pourquoi, alors que je ne l'ai pas vu, que je n'en ai pas entendu parler, pendant deux ans?

    Vite, il faut que je tombe amoureuse...


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  • Aujourd'hui, j'ai assisté à mon propre enterrement. Pire, je me suis mise en terre moi-même. Et on appelle ça un nettoyage de printemps, comme pour nier le fait qu'on n'arrête pas de mourir. On ne tue pas, on nettoie. J'ai même jeté mon journal intime d'il y a quelques années. Et mes cheveux. Genre je sui une nouvelle femme, je commence une nouvelle vie...

    Tsss.


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  • Je suis en nage d'avoir fait l'amour...

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  • Ou plutôt, sont mortes. Toutes les Jeanneslespucelles qui ont écrit des posts sur ce blog sont mortes, chacune assassinée par la suivante, et elles continueront de mourir jusqu'à ce qu'il n'y ait en moi plus aucune trace d'elles.

    Peut-être finalement que la seule qui a le droit de porter ce nom, jeannelapucelle, c'est celle qui a ouvert ce blog. Elle ne l'a pas fait toute seule, d'ailleurs. Cet ouverture a bien dû durer dix minutes, et pendant ces dix minutes, une infinité de Jeannelapucelles sont mortes, et une infinité sont nées. Elles sont nées avant de mourir, bien sûr, mais autant dire que pour chacune c'était en même temps. C'est marrant d'avoir peur à ce point de la mort alors qu'on ne fait que ça, mourir et naître, naître et mourir, toute notre vie. Des fois on meurt un peu plus : quand on apprend quelque chose, quand on rencontre quelqu'un... Mais qu'est-est-ce qu'on peu plus que l'infinitésimal?

    Ceci est un hommage aux Jeannelapucelle qui ont écrit le premier post de ce blog. C'était sur la rancune, je crois. Elles étaient révoltés, beaucoup plus que celles d'aujourd'hui, qui se sont libérées de leur fiel en tuant celles qui ont écrit leur livre. Enfin voilà, merci à Jeannelapucelle, parce que sans elle je n'existerait pas.

    Au fait, la Jeannelapucelle qui a commencé ce post a fait passer jusqu'à nous un message. Elle vous passe le bonjour...


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  • Il regarde le vide sous lui, ses pieds nus presque au centre de son champ de vision, les orteils crochetés au bord de la falaise. La pierre était froide, et le vent soufflait fort à cette hauteur, déséquilibre. Quelle importance, puisqu'il va sauter de toutes façons. Si le vent le pousse, ou s'il glisse, eh bien, ce sera juste un peu plus facile de faire ce pour quoi il est venu. Voilà tout. Toute sa vie il s'est senti moins que les autres. Toute sa vie il a ete vélléitaire, se laissant porter, d'abord par ses parents et ce qu'ils avaient choisi pour lui, puis par ses études, ses diplômes, son travail. Tout s'est enchaîné, il n'a pas essayé de forcer le destin. Il a rêvé de grandeur, mais finalement il est Monsieur tout le monde. Personne ne le regarde deux fois, personne ne lui demande de conseil, personne ne l'admire, ou même ne l'estime particulièrement. Pire que tout, il ne s'estime pas lui-même. Quelque chose se serre dans sa poitrine à cette pensée.


    Son poids est balancé sur la pointe de ses pieds maintenant. Il ne sera pas plus estimé après, bien sûr, mais au moins il aura fait quelque chose qui demande de la volonté. Allez. Il suffit de se laisser tomber en avant. Il y a bien vingt mètres de chute. Personne pour le voir, mais il fait ça pour lui-même. Pour enfin se prouver quelque chose.


    Il a peur. Combien de temps dure une chute de vingt mètres? Aucune idée.


    Lentement il bascule en. Trop tard pour changer d'avis.


    Il tombe, lentement, le vent sifflant à ses oreilles, son coeur descendant dans sa cage thoracique, à cause de l'accélération. Il a choisi de plonger, la tête la première. Il sourit intérieurement. Je ne ferais plus jamais les choses à moitié.


    Le corps tendu tombe, et il place les mains devant lui, juste à temps.


    Il pénétre l'eau parfaitement, souplement, roule et se laisse flotter. L'eau est douce et sombre, un peu vaseuse. Il n'a pas mal aux épaules.


    Il se laisse remonter à la surface, sans bouger.


    Se redresse.


    Inspire.


    Il l'a fait.


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