• Mourir pour des idées, l'idée est excellente,

    Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eue.

    Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante

    En hurlant à la Mort me sont tombés dessus.

    Ils ont su me convaincre, et ma muse insolente,

    Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi,

    Avec un soupçon de réserve toutefois :

    Mourrons pour des idées, d'accord ! Mais de mort lente.D'accord, mais de mort lente...

    Jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure,

    Allons vers l'Autre Monde en flânant en chemin.

    Car, à forcer l'allure, il arrive qu'on meure

    Pour des idées n'ayant plus cours le lendemain.

    Or, s'il est une chose amère, désolante,

    En rendant l'âme à dieu, c'est bien de constater

    Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée :

    Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...

    Les Saints Jean Bouche d'or, qui prêchent le martyre,

    Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas.

    Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire,

    C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas.

    Dans presque tous les camps, on en voit qui supplantent

    Bientôt Mathusalem dans la longévité.

    J'en conclus qu'ils doivent se dire, en apparté :

    Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...

    Des idées réclamant le fameux sacrifice,

    Les sectes de tous poils en offrent des séquelles,

    Et la question se pose, au victimes novice :

    Mourir pour des idées, c'est bien beau, mais lesquelles ?

    Et commes toutes sont, entre elles, ressemblantes,

    Quand il les voit venir, avec leurs gros drapeaux,

    Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau :

    Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...

    Encore, s'il suffisait de quelques hécatombes

    Pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin, tout s'arrangeât,

    Depuis tant de grands soirs que tant de têtes tombent,

    Au paradis sur Terre, on y serait déjà.

    Mais, l'âge d'or, sans cesse, est remis aux calendes,

    Les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez,

    Et c'est la mort, la mort, toujours recommencée ;

    Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...

    Oh, vous, les boutefeux, oh, vous, les bons apôtres,

    Mourrez donc les premiers, nos vous cédons le pas.

    Mais de grâce, morbleu, laissez vivre les autres,

    La vie est à peu près leur seul luxe ici-bas.

    Car enfin, la Camarde est assez vigilante,

    Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux.

    Plus de danses macabres autour de échafauds :

    Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...


    2 commentaires
  • En ce moment circule une pétition sur le net demandant que deux jeunes qui ont tué un gamin quand ils avaient dix ans ne soient pas remis en liberté. Ces jeunes ont aujourd'hui vingt-deux ans, ils ont passé douze ans en prison, soit plus de la moitié de leur vie, et plus longtemps que l'âge qu'ils avaient lorsqu'ils ont commis leur crime. Ils ne sont plus les mêmes personnes que lorsqu'ils ont tué ce gamin. Est-ce que vous, vous considérez que vous étiez la même personne à dix ans que maintenant? Personnellement, non. Je suis aussi différente de ce que j'étais alors que n'importe qui. Alors se pose la question, si vous avez suivi mon raisonnement : peut-on les garder en captivité pour un crime qu'ils n'ont pas commis, en tant qu'adultes qu'ils sont maintenant. De toutes façons, pétition ou pas, il y a des lois de protection des mineurs, et elles seront appliquées, heureusement.

    15 commentaires
  • Bon...Donc Dieu met Noé dans son arche -Noé qui n'est pas choqué que Dieu trucide tout le monde- avec les animaux purs mais aussi impurs(ces derniers n'ont rien demandé à personne, mais il sont déclarés impurs, par la décision divine - au fait, comment un être parfait peut-il créer des animaux impurs ?).

    Bon, vous l'aurez compris, ceci ne prouve pas l'inexistence de Dieu, mais celle d'un Dieu décrit par les Juifs et les chrétiens, à savoir parfait et bon.Donc Dieu, s'il existait de la manière décrite par la Bible, serait mauvais, prétentieux, jaloux, arbitraire et despotique. Ceci dit on n'a pas besoin de Dieu pour expliquer le Monde, et si vous arrivez à me prouver le contraire, vous êtes vraiment bons.

    Je ne peux pas décortiquer ici la Bible entière, et en plus au bout d'un moment ça fait chier, mais je voudrais encore parler de l'épisode de la tour de Babel, encore une fois où Dieu punit les hommes pour avoir essayé de l'égaler, ce à quoi ils ont toute légitimité : ils lui sont génétiquement égaux, puisque faits à son image.


    3 commentaires
  • Il y a quelques mois, j'ai ouvert la Bible pour la première fois de ma vie, pour ma culture générale, mais je suis dans le regret de vous dire que, loin de me convertir, cela m'a confortée dans mes idées athées. En effet j'y ai trouvé des choses assez paradoxales...

    Bon, je passerai sur la création du Monde, qui pour moi n'est qu'un conte, mais en effet, si on considère que Dieu est créateur, il est capable de créer tout ça, le monde, la lumière, en si peu de temps...Si vous voulez, lol.

    Putain, quand même il est bon, ce Dieu.

    Ah, tiens, voilà quelque chose d'intéressant :"Dieu dit : faisons l'homme à notre image,selon notre ressemblance...".C'est peut-être ma traduction qui fait ça, mais l'homme n'a pas de majuscule, pourtant Dieu en a une, et ils sont sensés être faits à l'image l'un de l'autre, donc égaux...On va y revenir...

    Ahah!On arrive à quelque chose de vraiment intéressant, là : le péché originel."Dieu planta un jardin en Eden...fit pousser du sol des arbres de toute espèce,..., et l'arbre de la connaissance du bien et du mal". Donc, vous êtes témoins, il place les hommes face à la tentation, et il le fait exprès puisqu'il aplanté lui-même le jardin."Mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car...tu mourras". Pourquoi Dieu ne veut pas que les Hommes mangent du fruit de la connaissance du bien et du Mal ? Sans cette connaissance, il font forcément indifféremment le bien et le mal ! et Dieu se fout qu'ils fassent le mal ? Faudra m'expliquer ça, les jeunes...En plus on va voir tout-à-l'heure qu'ils ne vont pas mourir.Donc Dieu ment. Bravo, pour un Dieu parfait, c'est super.

    Donc, j'en arrive à la même conclusion que le serpent :

    "Dieu saitque, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal."Il a tout à fait raison, ce serpent. Donc Dieu crée des êtres à son image, mais il ne veut quand même pas en faire des égaux...Donc il est jaloux, et veut rester le meilleur, laissant dans la frustration des êtres potentiellement intelligents. Et il est sensé être bon, c'est ça ? On retrouvera ce trait de caractère de Dieu un peu plus loin...Et cf aussi St Tomas d'Aquin :" le plus gros défaut de l'homme est la curiosité, sa plus grande qualité l'obéissance".C'est plus du tout un euphémisme si vous remplacez respectivement par "intelligence" et "bêtise".Qui sont à mon avis synonymes respectifs des deux autres, surtout si on les prends ensemble.

    Le premier Mal (aaarrrghhh) auquel l'homme et la femme sont confrontés est...Leur nudité!!ohbenalorsqu'estcequec'estgrave!!

    "L'eternel Dieu dit:voici, l'homme est devenu comme l'un de nous...Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre l'arbre de vie, d'en manger, et de vivre éternellemnt".Quel égoïsme, vous trouvez pas?

    Ensuite, Caïn et Abel, les enfants des précédents, font des offrandes à Dieu.Mais Dieu n'est pas content de l'offrande de Caïn.Pourquoi ? Déjà qu'il les fait chier à leur faire faire des prières et à leur interdire l'arbre de la vie, il faut qu'ils lui fassent des offrandes, alors que, en tant qu'esprit, il n'a pas besoin de manger, si ? Et en plus il est pas content. Il aurait pas un peu la grosse tête, ce type-là, non?Ensuite, il tue son frère, et est punit, par contre, quiconcque le tue subit sept fois une vengeance.Ensuite, Lémec, qui a tué deux personnes, si on le tue, sera vengé 77 fois. Dites, ça conduerait pas à l'escalade de la violence, ça ?

    Ensuite Dieu trucide tout le monde en leur pissant dessus, parce qu'ils sont trop violents. Je vous rappelle que c'est lui qui a commencé à parler de vengeance, et, à propos de vengeance, vous pouvez lire ce que j'ai écrit sur la rancune, qui s'y rapporte.Donc Dieu, en passant, est rancunier, et il ne trouve pas que cest un péché, tandis qu'être nu et prendre du plaisir à faire l'amour en sont, je vous le rappelle.


    16 commentaires
  • Hier soir. Onze Heures. Je suis dans mon lit, mais pas fatiguée.Pourtant, faut que je dorme, je me lève à six heures et demi. Bon.Je vais écouter un peu de musique.

    Onze heures quinze. J'aurais pas dû. J'écoute Mylène Farmer, et, normalement, ça me donne la pêche, mais alors là... Enfin, c'est pas que ça me donne pas la pêche, d'une certaine manière, j'ai envie de me lever et de danser. Mais d'un autre côté je veux pas. En fait, j'ai ni envie de bouger, ni de rester allongée. Alors tout ce que je peux faire, c'est me rouler en boule dans mon lit et contracter mes muscles, tous ensembles.

    Mais ça me soulage pas. Je pense à ce à quoi je m'interdit de penser, et qui pourtant parfois ressort, de force, du fond de ma mémoire et de mon imagination. Je pense à la plage, au soleil brûlant et à son regard bleu. A sa voix douce, qui vous caresse, et qui vous fait rire, et qui vous fait rêver. Et puis je vois le soir tomber, et, sur la plage, enveloppée de l'air doux et du bruit régulier des vagues, je sens quelqu'un venir derrière moi. Je le vois aussi, et je me vois, parce que dans les rêves on s'imagine toujours de l'extérieur. Et il s'assoit à côté de moi, et l'attirance est si forte que bientôt nos visages se rapprochent... Et ne se touchent jamais, sûrement parce que je sais que ça n'arrivera pas et qu'il ne vaut mieux pas que ça arrive. De nouveau, je me roule sous la couverture, les mains serrées, je les tords, comme si je voulais tordre l'idée, la tuer pour être enfin tranquille. Je sais que je ne dois pas l'aimer.

    Deux ans déjà que j'ai été troublée, un jour, par son regard.Il est reparti, et je n'y ai plus pensé. C'était tellement impensable. Un an plus tard, je l'ai revu. Et cette fois j'ai accepté l'évidence. Je n'aurais pas dû. Car le simple fait de formuler une pensée la rend réelle, et alors on ne peut plus s'en débarrasser. Elle est là, et, parce que vous l'avez acceptée, vous savez que c'est vrai. En plus, je n'arrive pas à m'empêcher de croire que c'est réciproque, au moins en partie. Je sais par expérience que les impressions sont souvent trompeuses, qu'on voit ce que l'on veut voir, et pourtant...

    Je ne peux pas non plus m'empêcher de calculer. Calculer qu'il a trois fois mon âge, calculer combien de semaines je devrais le voir au maximum dans ma vie, à savoir quatre semaines, si je pars en vacances avec ma mère jusqu'à la fin de mes études. Pourquoi est-on obligés de calculer ? Pourquoi deux êtres ne peuvent-ils pas se rencontrer simplement en tant qu'êtres, sans se donner leurs dates de naissance ? Autrefois, la société obligeait souvent les jeunes filles à épouser des hommes beaucoup plus agés, ce qui était terrible. Aujourd'hui, c'est tabou. Ce qui est aussi terrible. En plus, je ne sais même pas si j'ai envie de sortir avec lui, réellement. J'ai juste besoin de lui, de le voir, de lui parler. J'ai besoin de quelqu'un à aimer. Je préférerais que ce soit quelqu'un d'autre, mais c'est comme ça. J'y peux rien. J'essaie, mais je ne trouve personne à aimer. Personne qui m'aime.

    En fait, ce que je voudrais, tout de suite, c'est un ami à mes côtés. Quelqu'un à qui je pourrais raconter mon malaise, et qui m'écouterait. Qui ne me comprendrais pas, parce que moi-même je ne peux pas démêler le foulli de mon crâne. Il y a un manque d'amour... de la solitude... une peur de la mort, de ma propre mort, qui me fait me demander pourquoi je vis... peur aussi de mourir dans l'oubli, de ne pas réussir. Réussir quoi, je ne sais pas bien. A la fois une envie de ne rien faire, et de remplir mon temps pour ne pas penser... Envie de descendre dans la rue et de courir...Mais je ne peux pas, je ne vis pas seule, je ne peux pas sortir...En fait non, plutôt sur la plage, et écouter le bruit des vagues, mais il n'y a pas de plage là où je vis. Et puis il faut pas que je pense à la plage, parce qu'alors c'est forcément à lui que je me mets à penser. Et ça, faut pas.

    Minuit. J'éteins mon baladeur, et je m'endors, roulée en boule au pied de mon lit défait.


    1 commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires